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Critique : Trio in Uno – Lilas



Pour son premier enregistrement le Trio In Uno (violoncelle,saxophone, guitare), jeunes musiciens issus du Brésil et d’Italie nous propose un répertoire d’arrangements pour trio de musique de chambre du Brésil et d’Argentine. Le Brésil est connu pour être une nation possédant une immense richesse et variété musicale ayant vu naitre quelques génies de la musique du début du siècle ( Villa lobos, Pixinguihna, Juan Pernambuco, Radamës Gnatalli pour ne citer qu’eux) jusqu’à aujourd’hui avec les pianistes Egberto Gismonti, Cesar Camargo.

A l’écoute du premier morceau on est conquis par l’énergie communicative, l’esprit festif que nous communiquent ces jeunes musiciens pourvus d’un « swing » propre à cette musique si dansante.Après la joie du choro (même si le mot signifie « pleur » en portugais) la tristesse, la « saudade » n’est jamais loin au Brésil. Dans la pièce « Menino » de Sergio Assad, tour à tour le violoncelle, la guitare et le saxophone s’échangent la mélodie telle une plainte qui sait être délicieuse, s’anime puis retombe vers le début.Dans l’arrangement des deux pièces d’Astor Piazolla, « Escualo » et le thème de Maria tirée de l’opéra « Maria de Buenos aires », les musiciens surmontent les difficultés techniques et musicales que demandent cette musique pour s’en rapprocher du style.En effet la pièce « Escualo » exige du musicien un rythme sans faille : une précision dans les attaques, des accents à contretemps et surtout une dynamique et une énergie à fournir tout au long de la pièce, qualités que l’on retrouve ici.

Enfin l’arrangement subtilement réalisé en trio du thème de Maria parvient à nous rendre toute l’intensité émotionnelle et la profondeur musicale propice à la musique d’Astor Piazolla. La musique de Egberto Gismonti est fascinante car elle est le produit d’un subtil mélange de traditions populaires et savantes, entre la chanson populaire, l’improvisation, l’harmonie jazz, la modalité, la polyrythmie, des éléments musicaux que l’on retrouve dans sa longue pièce « 7 aneis » et la dernière pièce qui conclut le disque « A fala da Paixo », pièce souvent jouée en duo de guitare et magnifiquement retranscrites ici sous forme de trio. Malgré un prise de son peu favorable (captation du son parfois trop proche entrainant un manque d’espace sonore de l’ensemble, absence de reverb) le premier album de ce trio prometteur est convaincant et à découvrir notamment pour l’originalité de leur formation peu courante (on apprécie notamment la beauté du timbre du saxophone soprano), la variété musicale de leur répertoire, la subtilité de leurs arrangements et la riche expression musicale de leurs interprétations.

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